« Mon rôle est de garantir à la fois l’enseignement, l’aspect pédagogique et l’organisation du cursus maîtrisien et en même temps des productions » Hervé Tugaut

    Si nous nous penchons sur le rôle d’Hervé Tugaut au sein de la maîtrise, celui-ci s’avère varié et rigoureux. En effet, son rôle est, comme il le dit : « assez simple, il s'agit de garantir l’organisation pédagogique des enseignements qui sont ici à la maîtrise et de garantir l’organisation des productions qui ont lieu. » Par exemple, il a dû s’occuper de la question de la harpe, instrument fragile nécessaire pour toute la première partie, avec des techniciens évidemment. La harpe avait besoin d’être dans un chariot, avec un dispositif adapté à la température, puisqu’étant engagés à l’opéra dans une démarche écologique, responsable, il était impossible de réchauffer la harpe. Il a donc fallu trouver un dispositif capable de protéger la harpe, et de lui permettre d’être vue et entendue de tous.

Il y a aussi des problèmes qui ne peuvent être réellement résolus, comme celui des doublures, si un enfant ne peut assurer le spectacle : « il y a soixante enfants sur ce spectacle-là, la maîtrise compte 107 élèves. On ne peut pas avoir des doublures pour tout le monde, c’est impossible, sauf si on va à l’extérieur. Donc des choix sont faits, qui relèvent de discussions entre la cheffe de chœur qui les prépare artistiquement et la metteuse en scène, pour savoir quels sont les éléments qui ont besoin d’être doublés un minimum. Donc les solistes doivent être doublés, il y a des doublures pour les solistes bien entendu, mais pour les autres éléments du chœur ce n’est pas possible. » Les décisions sont prisent collectivement, afin d’assurer au mieux l’opéra lors de la représentation finale.

      Mais son rôle est aussi pédagogique, et administratif puisque le rythme de l’enfant est très encadré par la loi, il se doit alors d’être vigilant quant à ce respect des lois de l’enfant : « pour L’Arche de Noé, c’est un très lourd dossier qu’on fait avec l’inspection du travail, pour expliquer tout ce que nous faisons, le mettre en rapport avec le rythme de l’enfant, avec leur scolarité, pour éviter les problèmes. » Les enfants ont un rythme de travail soutenu, alors très encadré par le gouvernement, dont Hervé Tugaut est chargé d’encadrer et de surveiller. De plus, « il ne s’agit pas ici de transmettre un savoir, un savoir académique, disciplinaire, mais bien plus de faire preuve de pédagogie. Ici les élèves suivent un enseignement, donc il n’est pas question pour moi de faire incursion dans cet enseignement, mais de garantir à la fois la cohérence et aussi aux élèves la compréhension de l’apprentissage qui est le leur, dans un contexte compliqué. »

 

       C’est par ce travail soutenu que nous avons interrogé Hervé Tugaut concernant le décrochage scolaire des enfants : comment gèrent-ils ces enfants-là ? Ont-ils une approche particulière avec l’enfant en question ? Hervé Tugaut nous répond : « Alors chez nous le décrochage ne sera pas forcément scolaire mais on est en contact avec les établissements scolaires, donc que ce soit l’école, le collège où le lycée, pour pouvoir identifier ces moments-là. Parce que ce que les élèves font ici est extrêmement prenant et exigeant et que ça peut être rapide un décrochage. » Suite à un décrochage, le Directeur de la Maîtrise nous explique que celui-ci est pris en charge, notamment grâce à un projet dont il fait partie : «  j’ai contribué à la mise en place du TITA project. C’est un projet européen, ce qui veut dire que huit pays sont concernés et c’est financé par l’Union européenne, dont j’étais le porteur. Il s’agissait d’observer un petit peu tous les facteurs du décrochage scolaire et de trouver des solutions, pour pouvoir à la fois le prévenir, et mettre en commun tout un tas de personnel pour y répondre. »

L’encadrement éducatif et pédagogique des enfants est alors pris très au sérieux au sein de la Maîtrise, qui a conscience du travail soutenu auquel les enfants sont exposés, mettant en place des dispositifs afin de les accompagner au mieux dans leurs projets, mais aussi dans leurs enseignements.

 

Maud Mangin

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