« C’est une proposition faite par le Directeur général et artistique de l’opéra en fonction d’un calendrier très précis et d’une envie particulière » Hervé Tugaut

  Nous avons retrouvé Hervé Tugaut, le Directeur de la Maîtrise, qui nous a révélé les détails sur la commande d’un tel opéra. Opéra qui est, en réalité, programmé bien longtemps à l’avance, et qui ne dépend pas de lui : « c’est une proposition faite par le directeur général et artistique de l’opéra en fonction d’un calendrier très précis et d’une envie particulière. » Dans le cas de L’Arche de Noé, l’objectif était de faire participer des enfants et notamment les chœurs d’enfants, que l’œuvre de Britten propose parfaitement : « c’était quelque part assez naturel de voir les élèves de la Maîtrise s’emparer du répertoire de Britten. »

  Par ailleurs, Hervé Tugaut prend en charge les commandes, nous révélant alors que celles-ci se planifiaient bien à l’avance, « puisque par exemple nous travaillons aujourd’hui sur la programmation 2024-2025. » La difficulté vient cependant de la disponibilité des metteurs en scènes, des chefs de chœurs, et de toute une équipe technique. Il insiste alors sur l’adaptation, que ce soit de l’opéra, mais aussi des imprévus et des obstacles que la mise en place d’un opéra peut présenter.

   L’ambition d’une telle commande, est de mélanger professionnels et amateurs, comme l’a fait Britten, même si Hervé Tugaut souligne le fait que les enfants sont encore « amateurs », « semi-professionnels”. " Il affirme que la raison pour laquelle l’Arche de Noé, comme récit, traverse les époques, c’est par son « discours qui concerne l’humanité toute entière quelque soit l’époque, son rapport à la nature... » Ainsi, L’Arche de Noé parle par sa collectivité, le besoin de l’autre, qui est une question qui reste actuelle. La Maîtrise a alors le projet d’actualiser un récit datant du XVIIIe siècle avant JC. Les enjeux ne sont alors plus religieux mais contemporains : « l’idée est de faire référence à une préoccupation humaine très contemporaine. » Hervé Tugaut explique de quelle façon des enfants, parfois très jeunes, peuvent saisir l’importance de tels enjeux : « ils ont compris aussi par la mise en scène de Silvia Costa qu’en fait le monde tel qu’il est aujourd’hui c’est celui qu’ils vont construire sans qu’on leur dise “c’est ça qu’il faut faire, c’est ça qu’il faut faire pour sauver la planète”. C’est une prise de conscience: “le monde sera ce que je vais en faire”, sans injonction, c’est les enfants qui vont quelque part porter en communauté, ou pas, cette transformation-là. Certes, il y a des solistes, mais le chant choral c’est une aventure mutuelle, c’est un chant commun.» Malgré leur âge, les enfants ont conscience des enjeux qu’ils transportent avec eux, et qu’ils partagent entre eux, de telle sorte qu’ils la transmettront au public lors des représentations.

 

Maud Mangin

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Sur le terrain

« C’est un moment important pour travailler avec les nouvelles générations et déclencher une énergie différente sur le plateau » Silvia Costa

« Mon rôle est de garantir à la fois l’enseignement, l’aspect pédagogique et l’organisation du cursus maîtrisien et en même temps des productions » Hervé Tugaut